Les métiers de l'Opéra...

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# Interview de Julien Lestel, chorégraphe en résidence à l'Opéra, propos recueillis par téléphone par Clémence, stagiaire de 3ème et complétés par le site de la compagnie Julien Lestel et le programme de salle du Sacre du Printemps.

CHORÉGRAPHE


                En quoi consiste le métier de chorégraphe?
Le métier de chorégraphe consiste à proposer à des danseurs une forme de danse, des mouvements ; c’est faire une chorégraphie, c’est-à-dire prendre une idée, un propos, soit très défini donc faire une histoire ou alors parler de certains sentiments que l’on transmet en mouvement.
C’est aussi trouver une gestuelle, chaque chorégraphe à sa gestuelle : saccadé, respiré (souple et grand), plutôt petit, brusque ; qu’il va transmettre dans ses chorégraphies.
C’est aussi être attiré par certains artistes et avoir envie de faire une chorégraphie avec eux, en général le chorégraphe va choisir les interprètes de ses danses même s’il peut le proposer à tous.
Être chorégraphe c’est apporter quelque chose aux autres et ne pas se faire plaisir qu’à soi-même.

-          Quelles sont les qualités nécessaires pour ce métier ? (Qualités physiques, intellectuels et morales)
Il faut être inspiré, avoir l’envie de créer, être créatif comme pour tous les créateurs, peintres, écrivains, sculpteurs, cinéastes.
Il faut être très ouvert au monde extérieur, avoir de la curiosité envers les autres, ce que les autres créateurs font, comment le monde fonctionne, comment les gens vivent entre eux, comment les hommes et les femmes appréhendent la vie ensemble. Ce sont des éléments qui peuvent inspirer une nouvelle création. Il faut être très ouvert aux autres, être à l’écoute des autres personnes.
Il faut être en forme physiquement et faire attention à son hygiène de vie pour être claire dans ses idées et au meilleur de son inspiration. Et aussi car le métier de chorégraphe est très physique s’il veut montrer les mouvements exacts aux danseurs.
Il faut avoir aussi un moral très solide car il y a des phases où il va avoir l’impression que ce qu’il fait est nul ou il va être à cours d’inspiration, il faut essayer de ne pas trop se démoraliser et continuer d’avancer et donc prendre un certain recul par rapport à sa création et se remettre en question. Il faut accepter la critique mais aussi s’encourager quand le travail est bon et plait aux autres.

-          Y a-t-il des contre-indications médicales pour être chorégraphe ? Des problèmes physiques comme des problèmes de vue, de dos, etc. pourraient-ils vous empêcher de faire ce métier ?
Il n’y a pas de contre-indications médicales pour être chorégraphe.
Mais des problèmes physiques peuvent empêcher de faire ce métier. Les personnes ayant des problèmes de dos, les problèmes musculaires, empêchant de danser ne peuvent pas faire le métier de chorégraphe. Le daltonisme ou les problèmes de vue qui peuvent être corriger par des lunettes n’empêchent pas de faire ce métier. Ce métier ne peut pas être exercer par des personnes aveugles ou malvoyantes, sourdes et muettes ou ayant toutes autres formes de handicaps.
Pour être chorégraphe, il faut être au meilleur de sa forme.

-          Quelles études Julien Lestel a-t-il fait ?
Il n’y a pas vraiment d’étude pour être chorégraphe, au départ c’est une passion. Ce métier se déclenche quand on est danseur. Au départ il a travaillé en tant que danseur avec de grands chorégraphes, il les a vus créer, travailler puis il a eu envie de faire la même chose, de faire ces propres créations. Ce sont des gens qui l’ont beaucoup influencé au début de son métier et toujours maintenant. Mais il n’y a pas vraiment d’école de chorégraphie, ce métier se fait un peu comme ça.

-          Quel est le parcours professionnel de Julien Lestel ?
Formé à l’Ecole de Danse du Ballet de l’Opéra National de Paris et au Conservatoire National Supérieur de Paris où il obtient un premier prix, Julien Lestel travaille ensuite avec Rudolph Noureev qui lui propose de danser Cendrillon au Théâtre San Carlo de Naples. Puis il intègre les Ballets de Monte Carlo, le Ballet de l’Opéra National de Paris, le Ballet de Zürich où il est engagé comme danseur principal et enfin, le Ballet National de Marseille en tant que partenaire de Marie-Claude Pietragalla pour danser le répertoire classique.
Il travaille avec Noureev, Robbins, Kylian, Forsythe, Preljocaj, Roland Petit, Pina Baush, Childs, Carolyn Carlson, Dawson,  Malandain… et danse les chorégraphies de Petipa, Balanchine, Neumeier, Scholz, Lifar, Ashton, Nijinsky…
Il participe également, en tant que chorégraphe et danseur, à des événements prestigieux comme les Fêtes de Nuit du château de Versailles,  les Nuits de Feux de Chantilly, les Aquascénies d’Aix-les-Bains, les Pyroconcerts de Talloires, mais aussi le 60ème anniversaire de la libération des camps de concentration pour la ville de Grenoble, le bi-centenaire de la naissance de George Sand au château d’Ars, à Nohant. Il collabore avec des artistes de grand renom : les comédiens Macha Méril, Marie-Christine Barrault, Pierre Arditi, les pianistes François René Duchâble et Jean-Marc Luisada, le violoniste Laurent Korcia, le compositeur Karol Beffa.
"Passionné par mon art et désireux de m'investir dans un travail de recherche chorégraphique, j'ai créé la Compagnie Julien Lestel en 2007"

CRÉATIONS
2017 : La Jeune Fille et la Mort et Quartet à l'Opéra de Massy en présence du quatuor de l'orchestre.
2016 : Rachmaninov, Solo et  Boléro à l'Opéra de Massy, accompagné par l'orchestre et le pianiste François-René Duchâble.
2015 : Transmission à l'Opéra de Massy, puis au Festival Off d'Avignon et Le Faune à l'Opéra de Marseille.
2014 : Puccini à l’Opéra de Massy et Roméo et Juliette à l’Opéra de Marseille.
 2013 : À Ciel Ouvert pour l'inauguration de l'aéroport de Nouméa avec des danseurs mélanésiens. La Paix des Étoiles au Festival Off d’Avignon et au Dôme de Marseille dans le cadre de "Marseille, Capitale Européenne de la Culture 2013".
2012 : Fragments et Le Sacre du Printemps sur une commande du Centre Culturel Tjibaou de Nouméa. La même année, Next pour le Jeune Ballet de Lyon.
2011 : Corps et Âmes au Théâtre des Champs-Elysées à Paris sur une création musicale de Karol Beffa.
2010 : Anastylose avec le pianiste François-René Duchâble à l'Opéra de Marseille. Par ailleurs, Pierre Cardin lui confie la chorégraphie de sa production, Casanova.
2009 : Constance à l'Opéra de Marseille.
2008 : Somewhere pour le Ballet National de Marseille.
2007 : Les Âmes Frères à l'Espace Pierre Cardin à Paris.
2006 : Chopin Danse.

-          Quelles sont les rémunérations moyennes et au début du métier de chorégraphe ?
      Il n’y a pas des rémunérations moyennes, ni de rémunérations fixes à l’embauche. Les rémunérations varient beaucoup. Cela dépend des budgets de production, c’est-à-dire des personnes qui achètent la chorégraphie, si la personne a beaucoup d’argent elle va donner beaucoup au chorégraphe et inversement. En plus le chorégraphe vient toujours après, il y a d’abord les danseurs puis les costumes, les décors, les lumières et les techniciens et après le chorégraphe reçoit ce qui reste. Les rémunérations peuvent donc varier de rien du tout à des sommes très correctes.

-          Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier ? (Confort dans le rythme de travail, salaires, congés, récupération)
Les avantages sont que c’est agréable de créer dans la vie en général, cela permet de se révéler et de s’épanouir. C’est aussi de pouvoir rencontrer plein de gens car être créateur c’est s’entourer de beaucoup de monde, c’est partager - partager avec ceux qui reçoivent la chorégraphie, et recevoir le regard des autres.  Au niveau des congés et des récupérations c’est le chorégraphe qui les gèrent car c’est un intermittent du spectacle, il n’a pas un poste fixe.
Mais comme inconvénients, ce travail demande beaucoup d’investissement et donc beaucoup de fatigue. Il faut s’oublier soi-même car dans ce métier il faut beaucoup être tourné vers les autres et être beaucoup à leur écoute pour que tout se passe bien et être à la disposition des autres pour que les projets aboutissent. Quand le chorégraphe commence une création, le rythme de travail s’accélère surtout au moment des répétitions qui sont intensives avec les danseurs et les spectacles pendant 2 bons mois. Et le salaire est très variable.

-          Pourquoi Julien Lestel a choisi de mettre en scène le Sacre du Printemps ?
Sur une commande du Centre Culturel Tjibaou de Nouméa pour célébrer le centenaire de la création du Sacre du Printemps au Théâtre des Champs-Elysées à Paris en 1913, Julien Lestel nous donne sa version qui s'appuie sur la culture traditionnelle mélanésienne (Kanak).

-          Comment vous viennent les idées de mise en scène ?
Mes expériences, mon regard sur les expériences des autres m’inspirent beaucoup. Tout comme les autres arts : la peinture, la musique, la littérature ou le cinéma.  Même si des thèmes marqués se retrouvent dans mes chorégraphies, je ne souhaite pas créer une danse narrative. Je laisse ainsi la place aux spectateurs d’imaginer peut-être différemment les choses que j’ai voulu dire. 
Ce qui m’inspire toujours, c’est la vie des uns et des autres, les rapports humains. Que ce soit le désir, l’amour, les histoires passées, les ruptures, les fantasmes, les rêves que l’on atteint ou bien que l’on n’atteindra jamais. Je reste dans des univers modernes, un peu abstraits parfois. Un simple geste peut être très évocateur, nul besoin de l’exprimer d’une manière très marquée, très théâtrale.

-          Cela vous prend combien de temps de mettre en scène un spectacle ?
Environ 2 bons mois avec des répétitions intensives et les spectacles.

-          Comment Juien Lestel a t-il créé sa propre compagnie ?
Au départ, il est allé demander des financements publics et quand il a pu les obtenir, il a engagé des danseurs puis il a fait des chorégraphies.
Au début il proposait des chorégraphies en dehors de la compagnie et elles ont commencé à bien fonctionner, c’est à ce moment-là qu’il a décidé de créer sa compagnie.





  # La première à ouvrir cette rubrique, c'est Océane !
Elle éclaire pour nous le métier de Stéphane Pierrette, 
CHARGÉ DE PRODUCTION et RÉGISSEUR DE L'ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE MASSY


"Le Mardi 19 janvier, Marine et moi sommes allées dans la salle Messiaen [qui se prononce « Méssian »] pour rencontrer Stéphane Pierrette, chargé de production et régisseur de l’Orchestre de l’Opéra de Massy. Son métier consiste entre autre pour la partie technique à recruter des musiciens et à installer l’orchestre sur le plateau lors des concerts, et dans la fosse pour d’autres spectacles, comme la danse ou l’opéra.

Quand nous sommes arrivées, Stéphane était en plein travail, il avait disposé des chaises et des pupitres en arc de cercle pour former un orchestre. Il était en train de s’organiser pour le prochain concert : MENDELSSOHN, Parfums d’Écosse qui nécessite une mise en scène particulière : il faut mettre les musiciens en formation orchestre-école, c’est-à-dire que chaque musicien professionnel, aura à ses côtés un étudiant jouant la même partie (les instruments à cordes sont placés par paire et partagent le même pupitre). Mais ce n’est pas le plus compliqué ! J’ai appris qu’il existait différentes parties pour chaque instrument. Par exemple, il peut y avoir plusieurs parties de flûte : flûte 1, flûte2, flûte 3 ou flûte 4. Dans ce cas, les instrumentistes ne peuvent pas se partager un pupitre car ils ne jouent pas la même chose, il faut donc installer un pupitre pour chacun. Pour les instruments à cordes, c’est plus facile car il ne peut y avoir que deux parties, les violons 1 et 2 possèdent leurs propres espaces.
Heureusement, Stéphane a ses propres techniques pour s’y retrouver ! Pendant les répétitions, il place les instruments par chaises de couleurs différentes, comme ça lors des répétitions et du concert les musiciens savent où se placer. Et si jamais ils oublient, ce n’est pas très grave car Stéphane a tout en tête.

 
Pour ce concert il faut :
- 43 pupitres
- 63 Chaises
- 2 Tabourets de contrebasse 
Et il y aura jusqu’à 69 musiciens sur scène !"




# Cette semaine c'est au tour d’Élise de partager avec nous l'une de ses rencontres au service communication de l'Opéra.

ASSISTANT MÉDIA / VIDÉO
 
"Au cours de ma semaine de stage, j'ai pu demander aux différents membres de l'administration de me parler de leurs métiers. C'est ainsi que j'ai rencontré David Kirscher, l'assistant média de l'Opéra.
Son travail consiste à partager les spectacles ou les activités qu’organise ou gère l’Opéra sur les réseaux sociaux ou sur le site internet à l’aide de photos ou de reportages vidéo. C'est un métier polyvalent. Pour faire un reportage il va filmer l’événement ou le spectacle, faire un commentaire audio dessus et se charge d’en faire le montage. Une fois terminé, il doit être validé par différents membres de l’équipe, en fonction du sujet, avant de pouvoir être mis en ligne sur internet. Les photos ou reportages servent aussi à la mémoire de l'Opéra et peuvent être envoyés aux différents partenaires qui le subventionnent pour montrer comment sont utilisés leurs financements. Le travail de l’assistant média sert également à faire connaitre au public des spectacles méconnus."




# C'est au tour d'Antoine (élève de 3e SEGPA) d'être en stage à l'Opéra. En tant qu'apprenti comédien, c'est naturellement vers Vincent Barraud qu'il s'est tourné pour son focus métier.

ACTEUR / METTEUR EN SCÈNE

Le 31 mars 2016, j’ai rencontré Vincent Barraud dans l’auditorium de l’Opéra de Massy pour en savoir un peu plus sur lui et il a répondu à mes questions.

Avez-vous fait des études pour être comédien ?                  
Oui à l’école du Mime Marceau.

Est-ce que vous avez déjà fait une pièce avec plusieurs personnes car en ce moment vous faites une pièce où vous êtes tout seul ?
Oui, au début de ma carrière j’ai joué dans des comédies musicales, du théâtre gestuel et de la danse contemporaine avec une troupe d’artistes.

Est-ce que quand vous étiez plus jeune vous vouliez déjà faire ce métier ?            
Oui j’ai toujours voulu être comédien mais j’étais plus attiré par le cinéma, je voulais être réalisateur. 

Est-ce que c’est très dur ou très facile de faire ce métier de comédien ?
Effectivement ce n’est pas si simple parce qu’on ne travaille pas tout le temps, on n’a pas de contrat de travail et je n’ai pas de paye tous les mois mais je reçois de l’argent en fonction de mes projets. 

Comment préparez-vous une pièce de théâtre ?
Il faut choisir l’histoire et l’adapter, choisir la scénographie (les lumières, les rideaux, les décors, le son) et répéter pour présenter la pièce au public.

Quelle est votre plus belle réussite dans votre carrière ?
C’est quand j’ai joué dans L’Étranger d'Albert Camus. 

Vous produisez-vous en tournée ?
Oui dans des grandes ou petites salles de théâtre, ça dépend.

Pourquoi travaillez-vous à l’Opéra de Massy?
Parce que je suis en résidence: en échange de mon travail, on me prête l’auditorium pour répéter mes créations et on me donne une somme d’argent.

Plus tard j’ai envie de devenir comédien comme vous,avez-vous des conseils à me donner?
Il faut être curieux, donner le meilleur de nous-mêmes et avoir beaucoup de culture."